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7/ Dans le Paris occupé, André pas encore Bourvil, loge chez son frère aîné René, interne dans un hôpital de Neuilly. Les rationnements arrivent et les tickets de toutes sorte remplacent la monnaie. Il n’y a plus d’essence et la Gestapo guette au coin des rues et aux sorties de métro.

Pendant cette période, André Raimbourg donne toujours dans le répertoire de Fernandel, cette vedette qu’il ne connaît pas. Les spectacles amateurs d’alors regorgent de doublures de Tino Rossi, de Charles Trenet ou Edith Piaf. Ce n’est pas son registre, et souvent, il se fait doubler sur scène par un charmeur pour dames languissantes.

Il persiste néanmoins et lors d’un aller-retour en Normandie, rapporte un ancien costume étriqué. Avec son ami Etienne Lorin, le succès est immédiat. Les Parisiens ont envie de rire, de se détendre, sous cette oppressante occupation. Ce paysan normand, au costume un peu court et à la voix chevrotante et aiguë, commence à se faire connaître çà et là.

Pourtant, alors que l’occupation dure, il n’est pas toujours aisé de trouver à manger. Parfois, il se demande s’il ne devrait pas rentrer au pays, ne serait-ce que pour attendre la fin de la guerre, à l’abri derrière une motte de beurre…

Il prend un emploi parallèlement à son activité artistique naissante chez un expert-comptable et circule à vélo comme presque tout le monde d’ailleurs à cette période de vaches maigres.

Guy GAUTHIER

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