Guy Gauthier
Une naissance en province, dans un petit village du sud de la Meurthe-et-Moselle, en 1950, dans une famille catholique et ouvrière. Bourvil venait de terminer sous la direction d’Henri-Georges Clouzot, le tournage de Miquette et sa mère.
Comme tous les garçonnets de son époque, Guy Gauthier vit au rythme des goûters sponsorisés par une équipe de foot ! Jusqu’à 14 ans, il navigue dans la banalité et la tradition villageoise. En salle paroissiale, le film Tom Dooley avec sa chanson en version Française interprétée par les Compagnons de la Chanson, lui crée sa première émotion cinématographique ; les héros meurent parfois.
Il apprend la menuiserie et découvre le pensionnat. Il ira avec ses parents voir en salle, à la fin de l’année 1966, à Nancy, au Rio, La Grande Vadrouille qui n’avait pas encore commencé sa longue route vers les 21 millions de spectateurs. La guitare lui procurera plus tard ses premières émotions avec l’avènement des années yéyé et le transistor rouge posé sur les genoux. La télévision arrive dans le foyer familial en 1967. Le premier film sera Orfeu Negro, long-métrage musical franco-brésilien de Marcel Camus, Palme d’Or au Festival de Cannes 1959. Cette année là, Robert Enrico dormait sur la plage de la Croisette et ne songeait pas encore aux Grandes Gueules qui feront briller sa carrière, hélas trop courte.
Le monitorat en camps de vacances d’adolescents conduira Guy, appelé Théo par ses potes, naturellement à l’orchestre et aux bals du samedi soir. Le service militaire à Madagascar lui fera connaître la souffrance dans la découverte d’un pays perdu au sud de l’océan Indien. Quand il rentre, Bourvil est mort après une longue et douloureuse maladie et Fernandel disparaît à son tour. On lui apprend qu’il est un homme…
Il se lance alors dans la construction d’une maison en poursuivant la musique et devient éducateur tout en écrivant les premières chansons qui le jetteront sur des scènes provinciales improbables. Il enregistre plusieurs disques et trouve le chemin des scénarios par la culture télévisuelle à portée de soirée. C’est Michel Mitrani avec son balcon en forêt qui déclenchera l’écriture des scénarios tout début 79. Il fait un stage de cinéma cette même année et découvre en projection de travail, les films de Claude Chabrol. En 1982, il se met en disponibilité pour écrire des histoires et tenter sa chance. Les radios libres le gratifient de possibilités nouvelles. Avec la quarantaine, il trouve l’édition. Il commence à écrire avec d’autres et publie ses premiers ouvrages.
Il entre ensuite à près de 45 ans dans la fonction publique territoriale grâce au nouveau chef de l’exécutif départemental, Michel Dinet. Quelques voyages aux USA, quelques amis et des petits enfants poussent doucement le bonhomme dans la moitié de la seconde décennie du 21ème siècle vers, qui sait, un happy end.