2017. LE BON ROLAND ET SON TRANSISTOR
Nous apprenons le décès de Roland Jory survenu à son domicile mercredi 25 octobre 2017.
Roland Jory était originaire de Saxon-Sion où il était né en janvier 40, son père était prisonnier en Allemagne. Après l’école communale du village, voisine de leur habitation, il fut naturellement employé à la ferme familiale. Il fut plus tard conseiller municipal dans la mairie qui jouxtait l’école. Il s’est marié au village avec une jeune fille logeant à quelques centaines de mètres. Puis les enfants sont arrivés, la plupart voulurent aussi s’occuper de l’exploitation !
C’est en 1983 que je fis sa connaissance. Une radio locale associative (RMS) s’était installée au- dessus de la mairie dans l’ancien appartement de l’instituteur.
Alors, les voitures des jeunes chevelus aux couleurs pimpantes arrivèrent pour réveiller un peu le secteur sclérosé depuis tant de décennies ! Malgré cela, que certains auraient pu ressentir comme des désagréments, lui et sa famille ont toujours été accueillants.
Moi, là-haut, dans mon pigeonnier, je mettais la radio en route chaque matin. Et pour savoir si les ondes passaient bien et s’en allaient un peu partout dans le pays, aux confins de l’Allemagne parfois, j’ouvrais la fenêtre et j’écoutais le résultat de mon interrogation émanant de l’étable d’en face !
Le bon Roland, qui n’avait pas éteint son transistor la veille, attendait la fourche aux pieds que cette foutue radio s’allume et s’anime ! Le générique de François de Roubaix (le vieux fusil) montait alors de la ferme en même temps que dans le studio et c’était bon ! Je pouvais dire bonjour et Roland, lui, commencer sa journée !
Alors, aujourd’hui qu’on va le porter en terre, tout là-haut sur la colline, à plus de 900 mètres de chez lui, j’avais envie de fixer cela sur le papier… pour l’éternité… !