Dès les premières images, j’ai été transportée quelques décennies en arrière… Au temps du lycée et des copines qui me prêtaient leur mob et je pouvais faire pétarader la mob des autres et m’imaginer en route vers des cieux plus cléments que ceux de la Lorraine. Dans son court-métrage, Guy Gauthier nous balade de Longwy à Sète derrière Thomas qui conduit sa mob avec tout le sérieux qui sied à un adolescent. Les paysages sont magnifiques et la musique très belle.
Isabelle CHALUMEAU, Toutnancy.com
Elle est vaillante cette pétrolette, avalant bravement les kilomètres à vitesse d’escargot fumant, depuis que Thomas l’a exhumée de la grange où elle croupissait. C’était la bécane du grand-père. Sur cette pétaradante rossinante, le jeune homme s’est lancé dans une grande traversée, depuis Longwy jusqu’à Sète, où l’attendait sa fiancée. Et surtout une désillusion amoureuse un peu saignante. Elle incarne pour beaucoup, le milieu ouvrier d’autrefois, il chevauchait cette mob pour se rendre chaque matin à l’usine !
Lysiane Ganousse, L’Est Républicain Nancy
Son dernier court-métrage, baptisé «Mob Story», tourné en 2009, est inscrit à 24 festivals en France et à l’étranger. Après une sélection aux rencontres régionales d’Epinal en février dernier, le film a été présenté à Troyes le 24 avril, à l’occasion de la 62e rencontre interrégionale de cinéma et vidéo. Avant le festival de Cannes, en mai dans le cadre du «Short film corner ».
Martine Schoenstein, L’Est Républicain Toul
Le film Mob Story avait été tourné en juillet 2009. Dans une épopée entre Duel, de Spielberg, et Easy Rider, le Lorrain raconte l’histoire d’une mobylette bleue. Thomas, un adolescent lorrain, se voit offrir la vieille mobylette de son grand-père, décédé. Il se lance un défi : quitter la Lorraine pour rejoindre le Languedoc, où se trouvent ses copains partis en bus. Bien sûr, il croisera l’amour en cours de route (ah, les fameux transports amoureux…). Guy Gauthier raconte cette histoire, mais plutôt du point de vue du deux-roues. Dans le film, l’engin commente les aventures de son conducteur. Ce genre de road movie plaît à Guy Gauthier. Le fonctionnaire territorial n’a-t-il pas déjà réalisé un film autour de sa traversée en vélo des Etats-Unis ?
Julien Béneteau, Le Républicain Lorrain Région
Transformer un événement réel pour en faire une fiction cinématographique, tel a été le pari du réalisateur, Guy Gauthier, à partir du témoignage d’une journaliste lorraine. « Mob story » raconte l’aventure d’un jeune adolescent voulant rejoindre sa belle en parcourant le trajet de Longwy à Sète, sur sa mobylette bleue. Ce court-métrage a été présenté à la salle des fêtes de la commune, pour un public de tous âges. Les uns découvrant cet engin mythique des années 60, les autres revivent des souvenirs. Pour suivre ce périple semé d’embûches, c’est le véhicule lui-même qui se raconte, et son pilote, le jeune Jordan Ancel, a dû non seulement apprendre le maniement de l’engin, mais se muer dans la peau d’un personnage assez éloigné de sa propre personnalité. C’est ce qu’ont découvert une soixantaine de personnes, prolongeant la projection par un échange avec le réalisateur. Il a fallu 9 mois pour réaliser ce document avec des techniciens et acteurs bénévoles à travers la France en suivant à distance le parcours des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Relatant avec humour les nombreuses péripéties qui ont émaillé le tournage, panne d’ULM, contrôles de gendarmerie, et les souvenirs de vie collective de l’équipe, Guy Gauthier a su faire partager le plaisir et l’enthousiasme qui l’habite.
Daniel Lopion, L’Est Républicain Lunéville
170 personnes, dont 87 figurants, un ULM, un tracteur, une caravane, une meute de Harley Davidson, et…une petite mob bleue. Sortie de la remise du grand-père, à Longwy, pour que le jeune Thomas puisse retrouver sa belle partie en vacances… à Sète. Pétaradant, mais vaillant, le petit engin a traversé vaillamment la France du Nord au Sud cet été, sous les caméras de Guy Gauthier, cinéaste amateur déjà fort chevronné. Le réalisateur de Go West, en 2005, a vu son nouveau film, Mob Story, projeté hier soir au conseil général. De ce court-métrage de 25 minutes a d’ailleurs été tiré un DVD. Une version de 23 minutes, a même été concoctée pour Cannes ! On suivra donc avec attendrissement les péripéties de la petite Motobécane, modeste insecte sur le grand paysage routier. Mais qui trouvera tout de même le chemin de la mer in fine…
L’Est Républicain Région
La « Bleue » de Motobécane, star du septième art. Elle a marqué les routes et la culture populaire des années 60 aux années 90, mais jamais cette emblématique mobylette n’avait joué les vedettes au cinéma… Cette lacune est désormais comblée avec Mob Story, un court métrage de 26 minutes signé Guy Gauthier et retraçant, façon road movie, les péripéties de Tom, un jeune ado, à travers la France. Bucolique, humoristique et nostalgique, ce petit film qui sent bon la débrouille et la bonne humeur ne fera sûrement pas beaucoup d’ombres aux blockbusters hollywoodiens puisqu’il n’aura pas les faveurs d’une sortie en salle.
Thomas Loraschi, Moto Revue National
J’ai tenu à projeter Mob Story sur vidéo projecteur, bien installé, avec le temps qui s’arrête juste pour voir le film dans de bonnes conditions. Le premier truc qui vient, c’est que c’est extraordinairement sympathique, avec de belles images, un sujet rigolo et léger, plein de trucs très culottés. D’un point de vue sélection festival on peut reprocher le jeu de l’acteur, la voix off qui aurait pu être plus âgée (comme la mob), l’utilisation de l’absence de profondeur de champ, la musique qui a du mal à prendre parti entre le rock Harley et le sirupeux des compositions slow. Mais peut-être manque-t-il la rigueur qui lui permettrait de franchir le pas des sélections des festivals qui se la racontent.
Bernard Blancan, prix d’interprétation à Cannes pour Indigènes
Lors d’une séance de projection du film “GO WEST” en 2005, une spectatrice avait fait cette remarque à Guy Gauthier : « C’est bien beau de tourner un film sur le traversée des Etats-Unis d’Est en Ouest, mais pourquoi ne pas faire la même chose en France. Nous avons de très beaux paysages chez nous également. ». Il n’en fallait pas plus à notre ami pour que la machine à bâtir un scénario ne se mette à fonctionner.
Le film débute par un écran volontairement noir tandis qu’une voix féminine, mélodieuse à souhait, sortant de l’ombre en quelque sorte, nous fait découvrir le triste sort de cette pauvre mobylette oubliée dans une remise obscure. C’est cette voix et elle seule, qui tout au long du film, va, épousant le point de vue de la machine, nous livrer ses impressions sur elle-même et son pilote.
Un jeune adolescent, désœuvré, héritait de la vieille mobylette bleue avec laquelle, durant des années, son grand-père était allé au travail à Longwy. Le film nous retrace donc ce long périple avec alternance d’incidents de parcours et de rencontres diverses sans oublier bien sûr la découverte de sites magnifiques. Notre jeune ami, quelque peu étourdi, s’apercevra bien vite que la possession de quelques cartes routières s’avère indispensable, que des arrêts réguliers sont nécessaires pour laisser reposer la mécanique, que la non surveillance du niveau de carburant se termine obligatoirement par une marche à pied en poussant la mobylette et que les routes de France ne sont pas spécialement bordées d’épiceries permettant de s’approvisionner quand la fringale se fait sentir… Les rencontres diverses, pour fugitives qu’elles sont parfois, permettent de découvrir les activités des régions traversées durant la période estivale. Le Tour de France, les caravanes sur les routes des vacances. Les tracteurs se rendant dans les champs, les activités ludiques organisées pour le loisir des touristes. Des joutes nautiques ou tournois de pétanque sans oublier ce club d’une vingtaine de motards laissant sur place, sans même un regard, notre pauvre pilote de mobylette… Il y aura aussi cette rencontre avec un pêcheur au bord d’une rivière, qui semble venir se livrer à son passe-temps favori, sans autre ambition que de tuer le temps puisqu’à cause de la pollution, il n’y a plus de poissons… Un viticulteur bien sympathique viendra en aide à notre ami tombé en panne et ne le libérera qu’après lui avoir fait goûté quelques échantillons de sa production… ce qui fait que, quelques hectomètres plus loin, conducteur et machine se retrouveront au fossé, sans trop de dégâts toutefois… Les sites traversés ne doivent rien au hasard : Domrémy-la-Pucelle d’où Jeanne d’Arc partit pour « bouter les Anglais hors de France », le vignoble bourguignon, le Puy en Velay avec ses pèlerins en route vers Compostelle, le viaduc de Millau et Sète, but du périple… Une immense déception attendra notre ami à son arrivée à Sète. Sa copine, pour les yeux de laquelle, il a entrepris ce long périple est dans les bras d’un autre. La bagarre qu’il provoquera ne la fera pas changer d’avis… Même la mobylette, complètement hors service, le laisse tomber. Heureusement pour lui, un lorrain, installé désormais à Sète comme charpentier de marine, fabriquera une belle caisse pour la machine qui regagnera Longwy par le train… tandis que lui, piéton désargenté et quelque peu désabusé rentrera en stop.
Ce qui frappe aussi dans ce film c’est la parfaite stabilité des images, pourtant pour la plupart d’entre elles, tournées en mouvement sur les routes. Du beau travail de l’équipe technique ! Superbe aussi cette séquence aérienne, filmée à partir d’une aile volante et tellement stable qu’on la croirait tournée d’un hélicoptère, de cette vingtaine de Harley doublant notre jeune ami ! Quant aux musiques et chansons spécialement composées et écrites pour le film, elles sont parfaitement dans le rythme et soutiennent admirablement bien l’action…
Jacques Thorr, Club ciné de Lorraine