1971. SOUVENIRS MUSIC-HALL. Enrico Macias.
1971 Enrico Macias
Gaston Ghrenassia, ba oui, c’est comme ça qu’il s’appelle l’Enrico. Il est né comme chacun sait, en Algérie, à la fin de l’année 1938.
C’est une passion de jeunesse Macias, même si depuis quelques années, il joue (pas de la guitare) un peu dans tous les camps politiques. Une passion de jeunesse ça se respecte, alors je lui conserve, eu égard à la jeunesse, une petite partie de mon estime tout de même !
Je l’ai découvert comme beaucoup de Français, à la télévision, en 1964 lors de l’émission Télé Dimanche. Deux éléments avaient retenu mon attention. Le premier fut la guitare, sa façon d’en jouer dans un style dont j’ignorais alors le style, l’arabo-andalou. Le seconde l’Algérie, ma guerre en quelque sorte, celle qui berça ma jeunesse (j’avais 12 ans au cessez-le-feu) où les copains aînés de mon patelin y étaient allés (ils ont aujourd’hui 80 piges) et mort pour la patrie comme on disait sur les monuments dans les villages environnants.
L’année 1971, je l’ai passée presque entièrement hors de France, dans le Sud de l’Océan Indien, à Madagascar, plus exactement chez les parachutistes.
Lorsque Enrico Macias est venu pour sa tournée d’été, (10 ans juste après son retour d’Algérie) je saisissais enfin l’opportunité de le voir, de l’entendre enfin. Certains de mes copains en ville, l’avaient déjà croisé, alors, je pris un billet pour son concert à Tananarive. Comme celui-ci terminait tard, au-delà du couvre-feu, je demandais à mon lieutenant l’autorisation de rentrer un peu plus tard ! Lorsqu’il apprit que c’était pour aller voir cet artiste, ancien pied noir, lui ancien d’Algérie, ce fut non ! Mon billet étant déjà acheté, je m’y rendis tout de même et y restais jusqu’à l’ultime limite tenant compte des 42 minutes de retour nécessaires ! Je suis resté dans la salle, tout devant, à regarder les techniciens préparer les micros et les musiciens faire la balance.
Le lendemain, j’étais sur le balcon de l’aéroport de la ville, juste à coté des bâtiments de la caserne, pour assister à son départ pour la Réunion, suite de sa tournée 71.
Je n’eus droit qu’à un signe de la main de l’artiste, après mon « au revoir Enrico » hurlé depuis les coursives !